(...) Pour comprendre ce qui se passe dans le monde quantique, je dois
imaginer des univers parallèles, existants en même temps, en nombre
finis ou infinis, où quelque chose se passe en même temps dans plusieurs
univers à la fois. C'est une supposition, relevant naguère de la
science fiction, mais intégrée aujourd'hui dans la science. Imaginons
qu'entre moi sur la scène et un ami au fond de la salle disparaissent
d'abord le premier rang de fauteuils, puis les autres. Ensuite
disparaîtraient les molécules d'air. Puis, s'effacerait même le vide.
Même le mot rien serait de trop. On arrive aux portes de ce qu'on appelle la discontinuité quantique. Pour nous, c'est le pain quotidien. Pour l'imaginaire de tous les jours, dire que même le mot rien est de trop devient une source incroyable d'imaginaire.(...)
relevé dans l'entretien entre
MARIANNE AURICOSTE, MAURICE COUQUIAUD,WERNER LAMBERSY et BASARAB NICOLESCU
La matière et nous" Maison de la Poésie 2000
Traversée avec Lamber Savigneux
loredelam.com
Prise dans le courant du thème de la dissémination de Février
"Le corps dans tous ses états" proposée par Pierre Cendrin, je me suis retrouvée dans cet
espace/regard du monde quantique où la perception habituelle se retrouve déployée,
dépassée : Onde/Particule Corps Parole Respiration.
De saut en saut, à travers la discontinuité des niveaux de
réalité qui "transportent" le tiers inclus, la résolution des contradictoires,
vers de nouveaux territoires vertigineux, toujours dépassés, toujours
réconciliés puis interrogés dans un autre champ d'exploration.
Traversée des niveaux de réalité, et à la fois, rencontre
avec le son d'un pas qui froisse quelques herbes, dévale une colline imprévue et se retrouve dans
l'entre-deux. Dans la vallée de l'étonnement du poète soufi Attar, où "il fait
jour et nuit à la fois"...
J'ai souvent croisé Lamber Savigneux dans les ruelles du
web-nuage virtuel et ses immersions, et toujours perçu cette dimension, cet
"infiniment conscient" qu'il frôle et révèle par son écriture et dans ses tracés, signes,
pigments affleurant. Traces indéfinies où la frontière s'interroge et,
silencieusement rencontre le souffle, le geste. Hasard et liberté d'un
ruissellement, d'une empreinte, d'une ile avec ses vagues.
îles et eaux sombres
2011
- peinture pigments eaux - Lamber Savigneux
Quand j'ai proposé ce thème, "Le corps dans tous ses états", à Savigneux, il m'a immédiatement répondu, et
je reprends ses mots saisis en vol :
- "C'est plutôt l'homme dans le monde et le mystère de son immersion, je pense
mais sans doute une certaine façon de concevoir cet être dans le monde a un
rapport au corps, qu'est ce que le corps après tout ..."
Ailleurs il écrit : ""au plus près de soi et du monde. écrire est vivre. Simplement écrire et suivre les bulles du courant.
Peindre, écrire, traduire, puisque vivre c'est créer et partager est participer."
Peindre, écrire, traduire, puisque vivre c'est créer et partager est participer."
Il navigue et interprète, questionne rencontre et médite. Voyage avec l'autre et les forces telluriques et insondables du roulis des mondes. Intérieur/extérieur. Désirs/libération. Ouvertures. Interdépendance, non-séparabilité des particules quantiques. Éphémères, impermanents des formes, des pensées, des mémoires qui nous constituent.. Vers l'esprit vaste du zen. Là où samsara et nirvana se réconcilient.
Avant de présenter ses deux textes "la cime" et "rétréci", je reprends ici une de ses réflexions que je vous livre, sur le très beau travail du photographe japonais IKKO NARAHARA, relevée sur son site Terre en Rives du Monde
Avant de présenter ses deux textes "la cime" et "rétréci", je reprends ici une de ses réflexions que je vous livre, sur le très beau travail du photographe japonais IKKO NARAHARA, relevée sur son site Terre en Rives du Monde
"Univers poétique et surréaliste, contours humains qui s’estompent ou se
fondent, se transforment en un autre espace, comme ce damier de la ville ou
l’homme est une pièce, regard perdu qui interroge. Présence qui interroge,
univers démesuré. A regarder les œuvres d’Ikko Naharara, une sentiment étrange
que la question plastique renvoie à une posture de l’existant qui traverse
l’espace et se positionne. Qu’est ce que le regard perçoit et ne perçoit pas,
qu’elle en est la traduction en termes picturaux, l’abstraction dont il est
question est interrogatif. Cette sensation de questionnement par la photographie
est rendue plus forte par le décalage, position entre deux mondes qui révèle par
les éléments qui font l’image mais aussi par le grain et la matière, une
incertitude existentielle."
On a vu la cime
décembre 12, 2013
Cela résume le jour, un éclaboussement d’oiseau sans qu’il neige
Du haut de l’arbre comme une forme de conciliabule bien sûr des Dieux ou des
génies ou la Lumière
on parle encore de la conférence des oiseaux.
Pour arriver jusque là il a fallu être les troncs être les branches les
mousses et les écorces métaphoriquement parlant parce qu’écrire cette
épouvante est trop risqué. Et puis je suis enfermé.
L’arbre une fois jailli de la lumière et s’envolant des millions d’ailes .
On a vu dans un plein jour s’envoler des millions d’ailes
des projections de papillons
ils parlaient à la pierre et aux racines des feuillages.
Libres dans la lumière, la reflétant, pourtant les Bonzes ce jour étaient
pourchassés il ne sert à rien de se souvenir de cette grande peur et du sang
qui s’ensuivit seul le safran respire et la terre des moulins à prières.
On a vu aussi des milliers de plumes sur le barrage c’était les gens de la
tribu qui protestaient marchant sur le béton essayant de le casser
L’eau est restée prisonnière mais la forêt engloutie est devenue un grand
plumeau.
J’étais assis au bord du lac et je pensais aux canards,
la lumière enflamme la ville elle parle comme un doux murmure
elle est lassée du shopping, elle a abandonné toute idée de violence
rase, elle se résume à une lumière l’asphalte ne fait plus de bruit et il n’y
a plus de plume, les papillons sont partis et l’eau pas encore arrivé.
Il a fallu que je me mêle à un soupir et je me lève.
Bonzes au coucher du soleil, Angkor
rétréci
novembre 23, 2013
novembre 23, 2013
De toutes parts de telles contraintes que je m’en sens tout rétréci. Sans
que le monde en perde son importance, sa dominance m’oblige. Il n’est nul
besoin d’écrire.
Est-ce une parenthèse accolée au monde, une parfaite concordance, le monde
et moi quel consensus et respect des formes ?
Il fut un temps où je lançais des bûches dans le feu , où le réel me venait
dans la bouche par gerbe de feu, mastication de l’imaginaire, envie , défi,
maintenant, l’interrogation porte.
Monde sans être définitif est une pression sur le corps, une torsion de l’esprit
qui manque de faire vaciller. Peut être pour rassurer, ce n’est peut être
que respirer.
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